Cambouis , Pisse et Coke ~ [Pv Oscar Parrain]

Gotham City, 23:56 - Vendredi 18.

J'aurais jamais cru que Gotham City aurait été un taudis pareil. Sans rire. J'ai beau venir d'un pays en guerre civile permanente, où l'Omerta et la violence font loi, j'ai parfois l'impression que le Kosovo est un véritable Eden comparé à cette poubelle moderne qu'est la villedu Chevalier Noir. Depuis maintenant quelques jours que je prends mes marques dans les quartiers poussiéreux que j'en ai déjà ma claque: La fameuse Gotham City, bijoux de la success story à l'américaine , tu parles. La poubelle de l'Amérique sonne mieux à mes oreilles. Partout, je ne vois que chaos et désorganisation ; déception et décadence. Non pas seulement dans le comportement de ces habitants, mais également dans leurs soit disant " Crime Organisé ". Un doux euphémisme. Les différents familles se font la gueguerre aveugle dans un jeu à qui a la plus grosse le plus vite, tandis que les groupes comme ceux du Jocker ou encore D'Intergang font régner la loi du chaos dans les rues tandis que les aberrations non humaines sont légions.

Décidément, cet endroit est un véritable amas d'immondices. Du bric à brac collé plus ou moins bien qui s'étiole à chaque coup de vent du destin. Pas de chance pour cette pauvre petite construction obsolète, Gravat est bel est bien décidé à faire parler de lui. Mais, comme un Gravat, il n'en reste que poussière. Alors que, comme le Marbre, je suis ici pour bâtir au dessus des ruines fumantes de ce tas de merde. J'apporterais la paix à Gotham. De gré ou de Force. Mais avant cela, il me faudra bien faire le travail de Gravat. Quelque chose me dit qu'il en a pas fini de me faire baver. Je pense que je n'en demande pas moins de la part d'un vieux schnock ingénieux ?

J'esquisse un sourire amusé au volant de ma Cadillac 1969, une bête qui a bien vécu, mais qui semble à présent aussi épuisée que mon grand père. A l'extérieur, la peinture caille par endroit, et des tâches de rouille ont commencé à apparaitre, tandis qu'à l'intérieur, une forte odeur de renfermé et une vague senteur de fleur de pin stagnent. Autant dire qu'elle en a des kilomètres au compteur, mais j'ai choisi celle ci parce qu'il s'agit de la même que celle que je conduis chez moi... sauf que la mienne est un peu plus customisée. Un autre sourire solitaire tandis que je prends à droite à un Carrefour d'Otisburg, et avise quelques rues plus loin quelques pâtés de batiments censé être abandonnés.

Et tandis que j'me gare avec un peu plus de bruit que j'le pensais, mon regard embrasse les environs tandis que ma main gauche glisse machinalement vers ma poche à la recherche de ma dose de nicotine habituelle. Première constatation: l'endroit empeste affreusement. Une odeur rance de pisse, de déjections et autres moisissures alors que la fétide puanteur de la mer acheve un tableau olfactif à vomir. Je porte ma cigarette à ma bouche à nouveau et m'appuie contre la voiture d'un grenat terni. Mes cheveux, mi courts, voletent dans la brise glacée, alors que les manchent de mon sempiternel imper cherchent à s'envoler également.

Un léger frémissement quelque part dans le bâtiment: ils savent que je suis là, mais hésitent. Amie ou ennemie? En temps normal, ce genre de râclures, dans leur effet chronique n'aurait pas hésité à aborder une jeune femme seule, mais ils savent. Même défoncés comme une vieille pute rabougrie par Mandigo Black, ils sentent qu'il ne faut pas me chercher des noises: mon assurance et mon regard dur suffisent à leur faire peur. Du coup, personne ne vient à ma rencontre.

Et pourtant, je ne me suis jamais sentie aussi calme. Helena est en sécurité, et je m'amuserais sans doute ce soir. Haha. Il ne reste plus qu'à attendre le roi de la fête, accompagné de ces gorilles.

Et tandis que je commence mon attente, j'expire une bouffée assez longue :

" I got the feelin' ... That this night Gonna be a good night ♫ "