[Affaires] Misery Gang

- Et ils faisaient quoi chez c’blanchisseur ?
- Bah… Euh… Ils l’extorquaient, avoua péniblement Walden.

Walden avait débarqué en trombe dans l’appartement crasseux. Lorsqu’il était entré, l’atmosphère s’était soudainement alourdie, emplie d’une colère noire suite à la fusillade qui vit la perte de deux membres du clan. Mais lorsqu’il avait du avouer que ses hommes avaient désobéis aux ordres d’Oscar, sa rage se mua subitement en gène. Face au regard impérieux du vieillard, il en vint même à baisser les yeux. Celui-ci resta silencieux pendant d’interminables secondes, fixant son interlocuteur. Secondes où l’air parut irrespirable tout d’un coup, puis la pression se relâcha soudainement lorsqu’Oscar soupira.

- Ca m’les brise ça, mon vieux. Le racket, c’t’une affaire de mafieux à la p’tite semaine. En quoi ça nous intéresse ? En quoi ça nous aide ? J’pensais avoir été clair. J’pensais avoir clairement dit que les marchands qui se décarcassent pour leurs salaires de misère n’étaient pas nos cibles ? J’sais pas moi, s’ils veulent un peu d’blé, qu’ils aillent attaquer une banque, extorquer un politique, enlever un producteur ou une starlette en échange d’une rançon, moi, là j’dirais « d’accord », j’approuverais, même. Mais là… ‘fin bref, c’est pas l’sujet. Ils ont fait une connerie, et désormais je les renie, mais ils faisaient encore partie du gang au moment où ils se sont butés. Et personne, je dis bien personne, n’attaque le Misery Gang sans que le Misery Gang ne réplique. Qu’est-ce qu’on sait des agresseurs ?
- Ruth m’a dit qu’il avait reconnu leur voiture. D’après lui, c’est les Dragons Fantômes qui l’ont canardé. Il a même repéré un chinetoque au volant. Ils traînent à l’ouest d’Otisburg, pas loin des docks.

A nouveau, Oscar se tut. Le temps de réfléchir et de taffer sur sa clope. Il parcourut la pièce du regard, passant en revue les quelques hommes présents, pour finalement s’arrêter sur Irina. Le temps n’était pas à la réflexion. Ca faisait déjà quelques jours que les Dragons Fantômes grappillaient du terrain et repoussaient le secteur d’influence du Misery Gang plus au nord. Si on les laissait prendre leurs aises, ils pourraient commencer à se croire tout permis. Ce qu’ils se croyaient permis à l’heure actuelle excédait déjà le Gravat, alors si leur extension territoriale corroborait l’extension de leur égo, il allait vite en avoir ras-le-cul.

- Irina. Ca t’tenterait d’aller voir s’il n’y aurait pas moyen de faire des Dragons Fantômes des Fantômes tout courts ? Emmène quelques hommes avec toi, si tu veux, j’pense qu’il y aura pas mal de résistance sur ton chemin. Vous pouvez vous lâcher mais si vous l’sentez pas, z’êtes pas obligés de m’faire le remake d’OK Chorral, j’me contenterais d’la tête de leur chef.