Stop Clopes !

QG. Dojo.

A genoux sur leurs coussins respectifs, Léo, Raph, et Donnie font face à leur père et maître.



"Où est Michelangelo les enfants."

"Il est resté avec April, ce qu'elle nous a raconté laisse présager du pire, on peut pas la laisser toute seule."

"Raconte-moi Léonardo."

"Une créature [...] blablabla [...] massacre [...] blablabla [...] Batman et Will Light [...] blablabla."

"Hum...Tout ceci est très préoccupant. Bien, je vous veux disponibles et surtout regroupés. A partir d'aujourd'hui, vous ne quittez plus la maison sans mon autorisation, et tout ce que vous ferez à la surface vous le ferez à quatre. Donatello, contacte monsieur Jones, qu'il prenne la relève de votre jeune frère."

Splinter marque une pause avant de reprendre, sa voix mesurée captant toute l'attention de ses protégés :

"Demain matin vous ferez une sortie, des dealers vendent leur camelote à la sortie du collège. J'ai lu dans la presse que ce trafic touche toutes les écoles du vieux Gotham et s'étend maintenant au-delà ; tout ceci semble très bien organisé et nous devrions pouvoir donner un petit coup de pouce aux enquêteurs. Essayez de remonter la filière mes fils."

Les trois frangins opinent respectueusement.

"Vous passerez prendre Michelangelo avant de passer à l'action. Demain soir, je vous veux tous les quatre à la maison."

"Oui sensei."

"Bien. Donatello, tu as pensé à mes financiers ?"

"Ouep."

"Fais chauffer de l'eau, j'amène le thé."

"Okay !"

La petite troupe se met en branle, Raph et Léo devant, le premier bourrant le bide du second avec de gentils coups de poing.

"Un p'tit Street Fighter looser ?"

"Ok, en dix matchs, t'en gagne pas trois."

"Mouahahah !"

11h52, quatre toits, quatre silhouettes encadrant le collège Lafayette. La sonnerie va retentir dans quelques minutes et le flot des externes va déferler sur le pion chargé de checker les carnets de correspondance.

Raphael, accroupi, plisse yeux et affine son repérage. Ceux qu'ils recherchent sont moins visibles qu'il ne l'imaginait, n'empêche, il a tôt fait de repérer les lascars rassemblés sur une placette toute proche de l'école. Il s'élance, aussitôt imité par ses frères, il rebondit sur le toit du préau, roule, gagne le toit du bâtiment principal, saute dans une courette déserte et profite de la vue qui s'offre à lui. En moins de rien les trois autres Kawabunga l'ont rejoint. Cachés par les bosquets plantés le long de la grille, ils observent leurs cibles.

"C'est eux."

Carnassier, Raph réplique :

"OUais."

"Bon, à part quelques passants, je vois qu'eux sur la place. On y va de front, on les dérouille, et on en embarque un jusque dans la ruelle que j'vois là-bas. Ca vous va ?"

"Okay."

Raph et Donnie se contentent d'hocher la tête. SWIFT ! SWIFT ! SWIFT ! SWIFT ! D'un bond ciao la grille, après un rush d'enfer bonjour messieurs.

"Putain des supers !"

Les cinq salopards sur ruent en direction de leur bagnole. SHHHHHHHHHHHHHHHIK ! Le bo shuriken de Léo ne ratte pas l'arrière de la cuisse de l'un d'entre eux :

"AAARGH !"

Le bâton de Donnie s'abat dans le dos du boiteux qui s'étale. Coups de feu, Donnie s'écarte, à couvert derrière un banc, la main du tireur voltige déjà dans une gerbe rouge, il gueule, vrille les tympans de Léo qui lui sèche la gorge d'un coup aussi violent que direct. La voiture noire démarre en trombe, Raph et Mikey plongent sur elle, les saï pourfendent la carrosserie et assurent de sacrées prises au Kawabunga écarlate, les nunchak du cadet défoncent la vitre arrière. TATATATATATATATATATATA ! Un automatique crache son plomb à travers le plafonnier, Mikey esquive aussi sec, exécute saut périlleux arrière et reprend contact avec le bitume.

"Raah !"

Il ne peut que suivre du regard, impuissant, la voiture qui file au coin de la rue, Raph accroché comme un diable au capot. Il fait demi-tour, ramasse la main qui gît parterre pour la bourrer dans une poubelle, et rejoint ses deux frères dans la ruelle. Le manchot est inconscient, l'autre fixe Léo avec un masque d'effroi sur le visage, il lui manque une oreille et ça pisse sévère.

"Parle !"

"Je...je...j'sais queud, si des japonais, ouais la came c'est eux."

"T'es sûr ? Tu mettrais pas japonais et chinois dans l'même panier toi ?"

"Jap...japonais ! Sont nouveau ici."

"Où tu t'approvisionnes ?"

"J'peux pas vous dire ça, y vont m'crever mec, y vont m'crever !"

"Moins fort."

Léo lance un très léger coup de chasse à Donnie. Donnie se penche sur le mec.

"Non, NOOOON !"

Donnie le fait taire en lui saisissant la bouche, le redresse et lui glisse discrètement un traceur dans la poche intérieure de sa veste en jean.

"Calme-toi et écoute-moi bien. Tu vas dégager d'ici avec ton acolyte et tu vas très largement diffuser l'info suivante : le collège Lafayette est sur le territoire des Kawabunga Brothers, tous ceux de ton espèce qui viendront traficoter ici seront froidement exécutés. Tu pourras aussi leur dire qu'la chasse est ouverte, et que moi et mes frères on va s'offrir des p'tites virées au hasard à la sortie des écoles du vieux Gotham. Tu comprends ?"

L'autre acquiesce frénétiquement et la douleur lui rappelle qu'il lui manque une oreille. La sonnerie du collège retentit.

"Allé ramasse ton compère et ventile, par-là hein, faudrait pas qu'les bambins fassent des cauchemars à cause de vos sales tronches."

Et les trois frangins disparaissent, ralliés sur les hauteurs par le quatrième, outrageusement content de sa matinée.